La passion des soins, de mère en fille

2 mai 2022

Après une journée bien remplie au Phare, Véronique, infirmière, et Carine, infirmière auxiliaire, qui sont également mère et fille, ont pris le temps de nous raconter comment s’est transmis leur passion des soins et ce que ça leur apporte de travailler ensemble.

Carine, ta mère travaille au Phare comme infirmière depuis 10 ans. Raconte-nous ce qui t’as motivée à suivre ses traces?

C: Les étoiles dans les yeux de ma mère lorsqu’elle parle de sa carrière, c’est ce qui m’a motivée. Beaucoup n’aiment pas ce qu’ils font dans la vie alors que c’est tout à fait le contraire pour ma mère. L’amour et la bonté qu’elle offre aux familles au cœur de leur tempête, c’est ce que je voulais offrir à mon tour. Faire partie d’une mission. Faire une différence.

C’est mission accomplie! Je reçois ici au Phare bien plus que je ne donne. Que ce soit par un câlin d’un enfant ou bien par le sentiment de confiance des parents. Ils nous confient ce qu’ils ont de plus précieux, le temps d’un séjour. C’est de là que tout mon amour pour mon travail vient. Et à mon tour, j’ai des étoiles dans les yeux, grâce à tous ces beaux moments que je vis au quotidien dans cette maison.

Véronique, qu’aimes-tu dans le fait de travailler avec ta fille?

Sincèrement, Carine m’a impressionnée quand elle est arrivée au Phare, elle s’est rapidement intégrée. Son amour pour les enfants est beau à voir. Ses yeux brillent lorsqu’elle rencontre un nouvel enfant ou un nouveau parent. Elle incarne bien les valeurs de l’organisme et elle me rend fière.

Pour travailler au Phare, le savoir-faire est important, et le savoir-être est essentiel. Nous prônons une approche bienveillante et respectueuse, de la solidarité entre collègues et de l’amour pour les enfants et leur famille. Carine a tout ça!

Carine, c’est comment de travailler avec sa maman?

C: Vous savez quand on est jeune, nous oublions que nos parents ont une vie en dehors d’être nos parents. J’ai eu la chance de rencontrer ma mère une deuxième fois. De rencontrer l’infirmière Véronique Brais dans toutes ses facettes, en partant de son professionnalisme jusqu’à son leadership. Ma mère est un modèle pour moi, c’est une excellente infirmière et j’ai l’opportunité d’apprendre à ses côtés et de me rapprocher d’elle ainsi à tous les jours. Nous partageons maintenant une mission, celle du Phare.

V: À la fin de journées plus difficiles, nous avons la chance de pouvoir compter l’une sur l’autre pour se raconter, évacuer le stress et se sentir comprises. On n’a pas peur de se donner de la rétroaction dans un but de s’améliorer. Ça nous a beaucoup rapprochées de travailler ensemble. Carine a déjà un beau parcours et je l’encourage à poursuivre ses études comme infirmière clinicienne. Elle a l’avenir devant elle!

En tant que maman, qu’est-ce qui te touche le plus dans le fait de travailler auprès d’enfants gravement malades?

V: Je suis retournée sur les bancs d’école après avoir accouché de mon 4e bébé. L’inspiration d’aller faire mes cours en soins infirmiers m’est venue de deux infirmières qui m’ont assistée, soignée et accompagnée lors des deux derniers accouchements plus difficiles. Mon objectif était de travailler en pédiatrie. J’ai travaillé dans plusieurs secteurs, dans un hôpital à proximité de chez moi afin de concilier travail et présence pour les besoins de mes enfants. Lorsqu’ils sont devenus adolescents, j’ai pu me permettre de réaliser mon objectif et chercher un poste en pédiatrie. C’est là que j’ai fait l’heureuse rencontre avec la Maison André-Gratton (Le Phare).

Ma vie a changé depuis que je travaille au Phare. Il y a quelque chose d’unique lorsqu’on entre dans cette Maison. Depuis ce moment, j’ai pris conscience de la valeur de la vie, de vivre dans le moment présent, de la chance que j’ai eue d’avoir 4 enfants en santé. J’accorde moins d’importance aux petits irritants de la vie. Je me sens privilégiée d’être auprès des enfants et des familles dans leur plus profonde intimité, et qu’ils m’accordent leur pleine confiance. Mon travail n’est pas banal, ça fait la différence dans leur vie.

Que voudriez-vous que tout le monde sache sur la mission du Phare et sur les soins palliatifs pédiatriques?

C: Entendre parler d’un enfant malade, c’est un sujet tabou. Le Phare, ce n’est pas une maison de la mort, c’est une maison de la vie. Pour nous c’est d’accompagner, de rendre confortable un enfant et qu’ils s’amusent jusqu’au bout de la vie. On amène tous notre couleur au Phare, c’est loin d’être juste des moments tristes, il y a beaucoup plus de moments de bonheur ici.

V: L’une des grandes différences entre les soins palliatifs pour adultes vs pour enfants c’est le temps. Lorsqu’on transfère l’adulte dans une maison de soins palliatifs, c’est qu’il ne lui reste que quelques semaines à vivre. Quant aux soins palliatifs pédiatriques, ils peuvent s’échelonner sur plusieurs années. C’est une vision des soins axée sur le confort permettant à l’enfant de maintenir une qualité de vie adéquate pour qu’il puisse s’amuser et vivre des moments agréables. Ces enfants ont des maladies à issue fatale, nous ne savons pas quand le décès surviendra. Nous les accueillons et prenons soins d’eux, tout au long de la trajectoire de leur maladie. Si c’est le désir des familles, elles peuvent compter sur nous pour les soins de fin de vie et de suivi de deuil.

Il faut venir au Phare pour comprendre. Une seule visite suffit pour changer les idées préconçues des soins palliatifs. Il m’est arrivé plus d’une fois de faire visiter la Maison à des familles qui hésitaient à profiter des services. Rapidement, leur opinion change. Elles se sentent comprises dans ce qu’elles vivent. Elles croisent des enfants et des familles vivant les mêmes difficultés. Elles y trouvent du personnel accueillant et bienveillant avec un but commun: apporter du confort à l’enfant pour qu’il puisse s’amuser jusqu’au bout de la vie. Elle est là, la mission du Phare.

NOUS RECRUTONS! Portes ouvertes pour les infirmières et infimières auxiliaires: 7 et 10 novembre au Phare ou 9 novembre en virtuel

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